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21/05/2006

Foot et esclavagisme : Lorient 2, Vannes 0...

Je débutais une nuit de sommeil réparatrice un vendredi soir récent quand j’entendis quelques coups de klaxon dans les rues d’Hennebont. Voilà comment je sus que Lorient avait gagné et montait en Ligue 1. Quelques supporters venaient faire partager leur joie aux Hennebontais endormis comme s’il fallait forcément que tout le monde soit concerné par les exploits footballistiques des Merlus.
Lorient monte donc en L1, comme on dit. Et il paraîtrait que c’est une bonne nouvelle pour l’économie et la renommée de la ville... A voir car les Merlus sont déjà montés en Ligue 1 et en sont vite redescendus. Quant à l’économie, si l’on mettait d’un côté l’argent investie par les collectivités locales dans le foot, et de l’autre, les entrées occasionnées, le solde serait-il réellement positif ? Et cet argent placé dans d’autres activités n’aurait-il pas créé plus d’emplois, par exemple ? Vastes questions auxquelles un piètre économiste comme moi ne peut pas répondre mais qui, par ailleurs, ne sont pas tellement posées...
Vannes, préfecture du Morbihan et rivale historique de Lorient, par contre, reste en “nationale”, l’équivalent de la troisième division. Dans le domaine du foot Lorient est donc largement en tête.

Commerce triangulaire : Lorient en tête
Et Lorient distance probablement Vannes dans un autre domaine que l’on a redécouvert récemment, celui de la traite négrière. Et oui, nos ports bretons comme Nantes, Vannes, Lorient, Saint-Malo, ont prospéré pendant des décennies, voire des siècles, sur ce commerce d’êtres humains. On appelait cela le “commerce triangulaire”. Les bateaux partaient d’Europe les cales chargées de marchandises pouvant être échangés sur les côtes africaines contre des personnes réduites à l’état d’esclaves. Ces Africains là avaient été capturés par d’autres Africains qui profitaient eux aussi de ce commerce juteux (1). 20 à 25 % mouraient pendant le voyage d’après les historiens, puis ce “bois d’ébène” comme on appelait ces êtres humains, était vendu aux Antilles ou aux États-Unis. Les bateaux revenaient chargés de sucre ou de café. J’avais bien étudié ce “commerce triangulaire” au lycée, mais sans réaliser que Lorient, la ville où j’étudiais, était concernée. Sans réaliser que la fameuse “Compagnie des Indes” avait, elle aussi, largement participé à ce commerce.

Guillo du Bodan, maire esclavagiste
Un historien vannetais, Patrick André, évalue à 2.000 le nombre de personnes déportées “par une dizaine d’armateurs vannetais” (Le Télégramme du 3 mai). L’un d’eux, M. Guillo du Bodan, put acheter la charge de maire de la ville grâce à l’argent ainsi gagné, les maires, à l’époque, n’étaient pas élus. Une rue de Vannes porte son nom depuis 1967, décision que l’on doit à Raymond Marcellin. Il y a donc une rue à rebaptiser à Vannes.
Pour Lorient, je n’ai pas vu de chiffres, mais Brigitte Nicolas, conservateur en chef du musée de la Compagnie des Indes rappelle, dans Le Télégramme du 5 mai (édition de Lorient), que la traite a été une activité importante de la compagnie à la fin du XVIIIe siècle. “Lorient a même été le premier port négrier entre 1723 et 1725” précise-t-elle. Elle cite un autre historien, Olivier Pétré-Grenouillau : ”On ne peut pas dire clairement que la traite a enrichi la Bretagne, mais on peut dire qu’elle a enrichi certains Bretons...” Lorient distance donc encore Vannes, mais pas de quoi être fier.

Des invités et des évités
Les débats sur la mémoire historique française ont cela de bon qu’ils remettent à jour des faits que nous avions oubliés. Le 10 mai est devenu une journée de commémoration. Très bien. Une cérémonie officielle a même été organisée à Paris, dans les jardins du Luxembourg, en présence du président Chirac. et de madame, pourquoi pas ? Mais sur invitation uniquement. J’ai vu, à la télé, l’humoriste pas toujours drôle Dieudonné tenter de s’immiscer. Mais il a été refoulé, il n’était pas invité. Il y avait donc des Noirs invités, et des Noirs évités. Plutôt que d’organiser une grande fête populaire pour célébrer l’abolition de l’esclavage, la République a préféré organiser un pince-fesse sur invitation. Cruel symbole. Nos élus auraient-ils peur du peuple ?

Aujourd’hui la situation a changé. L’esclavage est, officiellement, aboli, même s’il se pratique encore sous certaines formes : femmes ou filles mariées sans leur consentement, personnes contraintes de travailler sans rémunération, etc. Par contre on embauche à coup de millions d’euros des joueurs de foot venant de pays d’Afrique. Ceux là ont de la chance, ils sont accueillis à bras ouverts quand leurs frères de couleur, moins doués en foot, sont accueillis à coup de fusil sur les frontières européennes, ou expulsés, ou exploités quand ils ont réussi à rentrer...

A nous les médecins africains
D’autres catégories que les footballeurs sont accueillies à bras ouverts, comme le personnel médical. Plusieurs organisations de solidarité internationale s’émeuvent de cette situation qui entraîne un manque de personnels soignants dans certains pays d’Afrique. Des centres de santé doivent fermer par manque de personnel, comme au Malawi. “Les médecins malawites sont aujourd’hui plus nombreux à Manchester que dans tout le Malawi”, indique un document édité pour cette campagne intitulée “Personnel de santé au sud, pénurie mortel” (2).

Pour les pays riches, c’est tout bénéf : ils n’ont pas à prendre en charge la formation de ce personnel qualifié qui, une fois arrivé en Europe ou est Amérique du Nord, est sous payé et cible de discriminations. Les médecins des pays pauvres viennent soigner nos maladies de riches et nous ne leur savons même pas gré ! Médecins du monde, le Secours catholique, la Croix Rouge et Agir ici font partie des associations qui tentent d’alerter l’opinion française et international sur ce phénomène inquiétant.

Maladies : recherches oubliées...
Si le commerce triangulaire est fini, les conditions de vie d’une partie de la population humaine restent révoltantes. Car au manque de personnel médical s’ajoute l’absence de médicaments et de vaccins pour certaines maladies comme le paludisme, la dengue, la cécité des rivières, etc. Ces maladies sont laissées de côté par les laboratoires de recherche car les populations concernées sont “non solvables” (Libération du 5 avril). Encore une affaire de commerce et de gros sous. Heureusement, on a la Ligue 1 et le monde merveilleux du foot, pour nous occuper l’esprit (3).
Christian Le Meut

(1) Lire : Racines (“Roots”) de Alex Haley, écrivain noir américain qui a reconstitué l’histoire de sa famille jusqu’à la déportation de son ancêtre africain, Kounta Kinté, en 1767.
(2) Contact : Agir ici, 104 rue Oberkampf, 75011 Paris. Téléphone : 01 56 98 24 40 et site internet : agirici.org
(3) Idée de lecture : “Le football, une peste émotionnelle”, de Jean-Marie Brohm et marc Perelman, vient de paraître chez Folio actuel.

Foot ha sklaverezh : An Oriant 2, Gwened 0...

Deuet oa ar c’housk genin digwener paseet, war dro unneg eur da nozh, pa m’bloa klewet trouz e kreisker an Henbont, taolioù klaxon. Tud oa laouen bras peogwir a oa aet an trec’h get an Oriant, get ar Verlued ! Hag ar suporterion da ranniñ o levenez genomp ni, kouskerion an Hen Bont, evel ma vehe ret bout laouen hag intereset. Eurus awalc’h, n’en deus ket padet kalz an trouz. An Oriant a vo er rummad gentañ ar bloaz ‘man za : el “ligue unan”. Ha Gwened a chomay en trived rummad ! Ar pezh n’eo ket fall dija, met ar maout zo aet get An Oriant...
Get un dra all a oa aet ar maout get An Oriant iwez, pell zo bremañ : get konverzh ar re zu ! Komzet vez muioc’h mui bremañ ag ar sklaverezh ha penaos a veze bet kaset millionoù a dud ag Afrika da Amerika get an Europeaned.

Me, pa oan krennard, am boa desket an istor se, el lise, en Oriant, just awalc’h. Displeget veze get ar c’helenner penaos veze karget bagoù ha bagoù get traoù da drokiñ get tud ag an Afrika. Ur wezh arruet e aodoù Afrika e veze troket marc’hadourezh get tud du. Ar re se oa prizonidi tapet ha lakaet da sklaved get tud tu evelte. Ur bochad pobloù ag Afrika doa kemeret pezh er c’honverzh spontus se ivez. Hag war lerc’h, ar sklaverion veze kaset d’an Amerika. War dro ur c’hard anezhe a varve e pad ar veaj, hervez an istorourion. Ur wezh erruet en Amerika e vezent gwerzhet, hag ar bagoù a zeue en dro d’an Europa get kafe pe sukr, pe spisoù...

Guillo du Bodan, bet maer Gwened...
An dra se oa ur sort “mondialisation” d’ar c’houlz se dija. Hervez ar gazetenn Le Telegramme (3 a viz Mae, pajenn Gwened), 2000 den a oa bet deported dre urzh armatourion a Wened. En o mesk un den anvet Guillo du Bodan hag a oa bet maer en triwec’hvet kantved. Deuet oa da vout pitaod a gres d’ar c’honverzh sklavourion. Ha, d’ar c’houlz se, paiet veze evit bout maer; ar vaered ne vezent ket dilennet. Ur den deuet da vout maer a gres da argant ar slaverezh : nag ur skeudenn vat evit Gwened... Met ur straed oa bet anvet Guillo du Bodan daou ugent vloaz zo get an aotrou Marcellin. Hag e vo roet un añv all d’ar straed se get an aotrou Goulard ?

Evit An Oriant, m’eus ket kavet sifroù met sklaer eo an traoù : an trec’h zo geti rak konverzh ar sklaverion oa bet graet e pad kantvedoù get “Kompagnunez an India”, ur stall bras hag ofisiel. Ha, hervez Brigitte Nicolas, a zo e penn mirdi Kompagnunez an India, an Oriant oa bet e penn ar c’henverzh se e pad bleadeù... Ar pezh ne veze ket lâret d’al liseidi eveldin tregont vloaz zo. Ankoueit oa bet. Souezhus, n’eo ket ?

An dek a viz Mae...
An dek a viz Mae zo bremañ un devezh ofisiel evit lidañ fin ar sklaverezh. Mat tre ! Echu eo ar sklaverezh hervez al lezennoù etrebroadel. Met sklavourion zo c’hoazh : e broioù zo, tud ha bugale lvez akaet da labourat dre ret hep bout paiet. Merc’hed vez dimezet dre ret, ha c’hoazh.
E Paris zo bet savet ur fest vras e liorzhoù al Luxembourg, get an aotrou prezidant Chirak, hag an intron, da lidañ fin ar sklaverezh. Met ne oa ket ur gouel evit razh an dud, nemet evit ar re gouviet. C’hwi peus gwellet war ar skinwell, marteze, ar paotr Dieudonné, un den fentus, sanset; hennezh n’eus klasket monet e barzh met n’en deus ket gellet : ne oa ket bet pedet ar paour kaezh den. Evit lidañ fin ar sklaverezh ar Republik n’eus savet ur fest evit tud pedet nemetken... Dibabet oa bet tud du hag tud gwenn a feson hag er maez ar re all ! Setu ur simbol brav ! Ne vehe ket bet bravoc’h ha bourraploc’h sevel ur fest-noz bras e kreisker Paris, get sonerezh ag Afrika, ha kouviiñ razh an dud, du, gwen, melen, mesket, griz, glaz, mouk ha ru ? Hag o deus, pennoù bras hor Republik, aon rag ar bobl ?
Christian Le Meut

Da lenn, a ziout ar sklaverezh : “Racines”, skrivet get Alex Haley, troet ag ar saozneg e galleg.

13/05/2006

Enviables cousins gallois...

"L'autonomie permet aux Gallois de ressusciter leur identité celtique" titre LE MONDE dans son édition du 15.04.2006... Un reportage de Jean-Pierre Langellier sur une situation très proche de celle de la Bretagne (historiquement, socialement, linguistiquement...), mais aussi différente (le centralisme est encore de mise en France), dont voici quelques extraits :


"(...) Le pays de Galles est en pleine renaissance. Son symbole, le dragon rouge, crache à nouveau fièrement ses flammes. Six fois plus petite et dix-sept fois moins peuplée que l'Angleterre, avec 2,9 millions d'habitants, dont 25 % "d'immigrants" nés sur le sol anglais, la vieille nation celte affiche son identité et ses différences. Celles-ci s'expriment dans l'architecture de plusieurs lieux symboliques, aux formes audacieuses, récemment surgis de terre : à Swansea, le Musée national ; à Cardiff, l'Assemblée nationale, inaugurée le 1er mars, le stade du Millennium, et le centre artistique et culturel du même nom, dont l'immense façade de cuivre proclame en lettres géantes deux vers d'un poète local, l'un en anglais, l'autre en gallois.

Car l'histoire reprend ici, avec le verbe. Instauré en 1993, le bilinguisme officiel règne dans les bureaux, la rue, et de plus en plus, dans les têtes. Les écoles galloises et bilingues fleurissent. Le gallois est obligatoire jusqu'à 16 ans dans les écoles de langue anglaise. Mieux : le gallois est redevenu à la mode. C'est l'une des langues celtiques les plus dynamiques, avec ses "cousines" irlandaise et bretonne, loin devant celles d'Ecosse ou de Cornouailles. Une chaîne de télé, S4C, diffuse totalement en gallois. Résultat : 21 % des Gallois parlent aujourd'hui leur langue, surtout dans le nord et l'ouest du pays. "La langue est le vrai symbole de notre identité, souligne Meirion Prys Jones, directeur du Welsh Language Board. Nous n'avons qu'elle, alors que les Ecossais ont aussi le whisky, le kilt, voire le haggis, leur plat national."(...).

Le renouveau gallois est aussi politique. Une Assemblée nationale est née en 1999, fruit d'un référendum remporté de justesse deux ans plus tôt, dans le cadre de la "dévolution", la décentralisation voulue par Tony Blair. Elle est le premier corps législatif au monde strictement paritaire entre hommes et femmes. Ses 60 membres sont soumis à réélection tous les quatre ans, selon un système mêlant le scrutin majoritaire et la proportionnelle. Ils délèguent leur pouvoir exécutif à un First Minister et à son cabinet de huit ministres.

A la différence du Parlement écossais, l'Assemblée galloise ne peut ni lever l'impôt, ni voter ses propres lois. Mais elle use à fond de ses pouvoirs réduits et de son enveloppe budgétaire - 19 milliards d'euros - dans les nombreux domaines de sa compétence : agriculture, éducation, environnement, logement, santé, sport, tourisme, transports. (...)".


11/05/2006

Harz debriñ evit ar brezhoneg : echu/Yannig Baron arrête sa grève de la faim

Yannig Baron a cessé sa grève de la faim mercredi 10 mai après avoir obtenu des avancées auprès de l'enseignement privé de Bretagne sur la création de nouvelles filières bilingues.

L'association alréenne Sten Kidna-Komzomp asampl avait publié un communiqué concernant cette grève de la faim du président de Dihun, association des parents d'élèves bilingues de l'enseignement privé, en grève de la faim depuis deux semaines pour demander plus de moyens pour l'enseignement du breton (ouverture de classes refusés ou reportés, absence de suivi au collège et au lycée...) :

"Le Cercle Culturel Alréen Sten Kidna – «Komzomp Asampl» ne peut rester sans réagir devant l’action entreprise par Yannig Baron, Président de l’Association DIHUN, pour une meilleure prise en compte de l’enseignement du breton dans l’Enseignement Catholique de Bretagne.

Rares sont ceux qui osent aujourd’hui en Bretagne nier l’importance de la langue bretonne ; on pourrait même parler de quasi unanimité en ce qui concerne le souhait de favoriser sa pérennité. De nos décideurs nous connaissons bien les déclarations d’intention enflammées, les mains sur le cœur, les gémissements et les larmes de crocodile face aux moyens dont ils disposent. Nous attendons d’eux qu’ils fassent ce pour quoi ils sont là : qu’ils choisissent clairement et prennent leurs responsabilités face aux aspirations de leurs compatriotes, à l’histoire et à l’avenir qui jugera.

A quoi servirait l’action quotidienne des associations comme le Cercle Sten Kidna - faire vivre et promouvoir la langue bretonne au quotidien, aider des milliers d’adultes à se la réapproprier - si l’école ne remplit pas la part de la mission de transmission qui lui revient auprès des jeunes ? Une organisation volontariste est indispensable au développement de l’apprentissage du breton, à la mise en place de filières bilingues fortes, attractives et efficaces, où le suivi sera proposé et garanti dans de bonnes conditions de la maternelle à l’université.
C’est pourquoi le Cercle soutient la volonté de DIHUN d’obtenir des garanties de nature à conforter cet enseignement sur le long terme."


Harz-debriñ prezidant DIHUN : Ssav-boent Kerlenn Sten Kidna

Penaos e vehe da gKerlenn Sten Kidna an Alre - «Komsomp Asampl » chom diseblant dirak ar pezh emañ Yannig Baron, prezidant ar gevredigezh Dihun, ec’h ober evit ma vo taolet muioc’h a evezh get kelenn ar brezhoneg en Deskadurezh Katolik e Breizh ?
N’int ket stank hiriv an deiz e Breizh ar re a gredahe nac’hiñ groñs talvoudegezh ar brezhoneg ; ha lâret e c’houlenner bremañ a-unvouezh – pe dost atav – er gwelet é veviñ pell c’hoazh ned eo ket gaou kennebeut.

A-berzh hor pennoù, a-berzh ar re emañ ar galloudoù etre o daouarn eh omp akourset ivez da glevet c’hoantoù kaer bannet en avel, gerioù karadek ha flour, digarezioù abalamour d’ar galloud a garahent kaout hag a zioveront. Ag o ferzh, eh omp neoazh ken engortoz a daoloù evit a gomzoù, engortoz ma vint gwelet é sammiñ dever o c’harg : ober dibaboù spis, lakaat goude o holl albac’henn evit gounit an disoc’h a gouch get c’hoantoù o c’henvroiz. Kement-se eo a vo barnet get ar rummadoù da zonet ; a gement-se eo e vo dalc’het kont get an istor.

Da betra e servijahe labour pemdeziek kevredigezhioù evel hon hini – derc’hel bev ha lediñ ar brezhoneg er vuhez pemdeziek, sikour miliadoù a dud deuet en o c’hoant da vestroniiñ ar yezh – ma chom ar skol hep sammiñ he lodenn ag an dever a zegouezh dezhi-hi : Sikour treuzkas ar yezh d’ar re yaouank ?
Evit ma yay àr-raok kelenn ar brezhoneg, ma vo savet hentennoù divyezhek kreñv hag efedus hag evit ma vo mui-oc’h-mui a dud é klask lakaat o bugale enne e ranker kontiñ àr un aozadur é labourat a-du ; da vihanañ é reiñ an tu da vout skolaet mat hag aes en hentenn boulc’het ag ar skol-vamm betek ar skol-veur.

Setu perak e vennomp en em ziskouez dirak an holl ha sevel a-du get mennad DIHUN da vreutaat evit ma vo kemeret divizoù splann da sonnaat ar c’helenn àr ar pad".

Kerlenn Sten Kidna - Komzomp asampl, 6 rue Joseph Rollo, 56400 An Alré/Auray/Tél. 02.97.29.16.58 -
lec'hienn internet : http://membres.lycos.fr/stenkidna/

09/05/2006

Brest, six ans et dans la clandestinité...

Une fillette de six ans vit dans la clandestinité depuis un mois à Brest, cachée par des familles de parents d'élèves qui refusent son expulsion et celle de sa mère (on ne peut expulser l'une sans l'autre). Elles sont originaires du Daghestan, en Russie. Information sur :

http://www.brest-ouvert.net/article2647.html

Pétition du Réseau Education sans frontières :

Pétition nationale : Nous les prenons sous notre protection !

01/05/2006

New York : klasket e vez "chinese nannies"

Rubrikenn bet skignet war Radio Bro Gwened e miz Ebrel 2006 (bep gwener da 8e15 mintiñ).

"Selaouerion, selaouerezed : abaoe pewar bloazh bremañ e sealouit Bizkoazh Kement all ar Radio Bro Gwened bep gwener. Bep gwener pres zo, foul zo warnoc’h, araok eizh eur ha kard; staget oc’h, skotchet doc’h ho post skingomz, radio, evit selaou an abadenn : hag ar wirionez zo ganeoc’h, ma zud kaezh. Ma faota deoc’h bout doc’h ar c’hiz, anavout chanchamentoù ar bed, selaouit Bizkoazh kement all.

Kement se a laran deoc’h peogwir em boa graet goap, miziadoù zo, ag ul lise a Bondi e lec’h ma oa bet lakaet kentelioù sinaeg e lec’h kentelioù brezhoneg... Kelenn ar sinaeg : perak pas ? Met perak lesket da goll ar brezhoneg, yezh a orin tud ar vro ? Rekiz eo deskiñ sinaeg, a lâr tud zo, evit kaout labour, ober konverzh get ar vro se, a ya da vout pitaod bras ha kreñvoc’h krenvañ... Ha emañ ar wirionez gete, moarvat...

N’eus ket pell zo e oan e “surfin” ar internet. Ya, surfin a ran war internet. Ha bourrapl eo : c’hwi zo er ger, trankil ha sioul, ha pas war ar mor pe war an erc’h el surferion all. Bourrapl eo, ha kentelius ouzhpenn. Ar gazetenn Liberation n’eus savet ur lec’hienn internet brav get blogoù dalc’het get he c’hazetenourion. Ar blogoù zo lec’hiennoù e lec’h ma c’heller skrivann ho sonj a fed ar pezh peus lennet. Lakaet vez warne pennadoù ne vezont ket embannet barzh ar gazetenn. Traoù a ziout ar vuhez pemdeziek, da skouer... Ha, justawalc’h, n’eus ket pell zo, unan, skrivet get ur c’hazetennour a zo e labourat er Stadoù Unanet, oa war ar sinaeg.

New York, New York...
Bez zo ur c’hiz nevez e kerbenn ar bedt, e New York. Du hont e vez gobret get ar re binvidik muioc’h mui a “chinese nannies”; “Chinese nannies” a zo magerezed a Vro Sina, “nounous chinoises” e galleg. Ar pal : deskiñ sinaeg d’ar vugale an abretañ ar gwellan evit ma c’hellint labourat e bed “an argant”, a-benn pempzek pe ugent vloaz, pa vint erru bras... Met n’eo ket aes gobriñ ur “chinese nannies”. N’eus ket kement se anezhe a c’hell komz mat saozneg ha sinaeg e vout ampart awalc’h d’ober ar dro ar vugale. Kreskiñ a ra o gobr neuze ha diouer a “chineses nannies” a zo e New York; mankout a ra “chinese nannies” hiriv an deiz e kerbenn ar bed. Nag ur spont...

Ar c’hizioù nevez ag ar stadoù Unanet a za en Europa war lerc’h, memes ar re sotan. Setu neuze ul labour nevez a erruo amañ a benn un nebeut bleadeù : “Chineses nannies”. Mard e oc’h e chom koste Pondi, c’hwi zo plaset mat : kentelioù sinaeg a zo ! Lakait un tammig livaj melen ar ho penn ha, piv oar, c’hwi gavo labour evel “chinese nannies” barzh familhoù pitaod ag ar c’horn bro se...

Sinaeg pe brezhoneg pe...?
Bleadoù zo an Alamaneg oa doc’h ar c’hiz : nebeutoc’h nebeut a vugale a zesk alamaneg hiriv an deiz... Bleadoù zo tud a lâre ne servije da netra deskiñ brezhoneg d’o bugale. Ne oa ket gwir d’ar c’houlz se dija met, hiriv an deiz kantadoù a dud, marsen daou vill, a labour get ar brezhoneg hag ar gres d’ar dezhan. Mod se emañ. Chanch a ra ar c’hiz, chanch a ra ar bed ha pas berped d’an tu fall... Evidon me, ne zeskiñ ket sinaeg doc’htu. Me gav gwelloc’h kenderc’hel da zeskiñ brezhoneg, da wellaat "mem breton", get an esperans e vin komprenet gwelloc’h, ha ne vo ket ar pezh a lâran, sinaeg evidoc’h".

Christian Le Meut

Ma faota deoc'h deskiñ sinaeg memestra, sellit doc'h ar pennad e galleg, lec'hiennoù internet a zo merchet.

30/04/2006

New York : recherchons nounous chinoises...

La plupart des textes édités sur ce blog sont des chroniques radios diffusées sur Radio Bro Gwened sous le titre "Bizkoazh kement all !" ("Jamais autant"), comme celle-ci dont la version française est passée le mercredi 12 avril dernier à 9h15. La version bretonne suit !

“Chères auditrices et auditeurs qui écoutez fidèlement cette rubrique, qui attendez fébrilement neuf heures et quart chaque mercredi pour l’écouter au point de vous enfermer dans votre cave pour ne pas être dérangés par les bruits extérieurs, au point de museler votre chien ou votre voisin, je vous le dis tout net : vous avez raison ! Oui, vous avez raison car si voulez être informés des dernières évolutions de la société c’est bien votre émission Bizkoazh kement all qu’il vous faut écouter...
Voici l’histoire : j’avais, il y a quelques mois, gentiment brocardé un établissement scolaire pontivyen qui avait abandonné les cours de breton et proposait à la place des cours de chinois. Non pas que je criticasse l’enseignement du chinois, mais je regrettais l’abandon du breton... Il est vrai que la Chine est une puissance économique et politique montante, mais ce n’est pas une raison, ou un prétexte supplémentaire, pour abandonner notre langue d’origine.

New York, New York !
J’en étais là de mes réflexions quand j’ai découvert récemment un élément d’information supplémentaire en surfant sur internet. Car oui, je surfe sur internet et c’est très plaisant car on peut le faire chez soi, à la maison, en chaussons, quand d’autres surfeurs se les gèlent dans l’eau ou sur la neige ! J’étais donc allé voir le site internet du journal Libération qui héberge des blogs de ses journalistes et de ses correspondants à l’étranger. Ainsi, les deux journalistes qui travaillent pour Libé aux Etats-Unis entretiennent-ils un blog sur lequel on peut lire des articles qui ne paraissent pas dans le quotidien, ayant trait par exemple, à leur vie quotidienne dans le pays de Georges Bush.

Et vous savez quelle est la dernière mode à New York, la capitale du monde démocratique ? Les “chinese nannies”. “Magerezed a vro Sina”, pourrait-on traduire en breton; en français : les nounous chinoises ! La dernière lubie des New Yorkais friqués est de trouver une nounou chinoise qui apprendra sa langue à leurs enfants, dès les premières années; car le chinois c’est l’avenir si l’on veut prospérer dans le monde des affaires, mesdames, messieurs.
Mais la nounou chinoise est très demandée et son coût augmente. D’autant qu’il ne suffit pas de parler chinois, il faut aussi parler anglais et savoir bien s’occuper des enfants, tant qu’à faire.

Les modes se démodent
L’intérêt d’un blog, c’est que les personnes qui lisent l’article du journaliste peuvent réagir. Ainsi une lectrice a fait valoir que si vous parlez très bien le chinois, celà peut mettre mal à l’aise vos interlocuteurs chinois dans le monde des affaires : ils risquent de se sentir espionner. Et si vous ne le parlez pas très bien, celà ne vous servira pas dans un monde des affaires qui pratique plutôt... l’anglais ! Et en général, les New-Yorkais parlent anglais !
Qui sait, dans quinze-vingt ans, quand les enfants concernés seront en âge de travailler, la mode du chinois sera peut-être passée depuis longtemps...

Mais l’établissement pontivyen qui s’est mis au chinois a peut-être eu le nez fin. On dit souvent que les modes étasuniennes, même les plus débiles, nous arrivent avec quelques années de décalage, alors peut-être verrons-nous dans quelques années la mode de la nounou chinoise arriver, ici, dans le Morbihan ! Il va falloir vous y mettre, mesdames, et aussi messieurs, car cette profession n’est pas réservée qu’aux femmes. Un petit coup de maquillage, quelques mots de chinois, et le tour sera joué. Je peux même déjà vous apprendre un mot en chinois, et plus précisément en mandarin, le dialecte chinois devenue la langue officielle : “xie xie”, qui veut dire “merci”. Alors, à qui dit-on merci ?

Et "l'utilité" du breton ?...
En ce qui me concerne je ne vais pas me mettre tout de suite au chinois, vous connaissez ma réticence à me soumettre aux modes volatiles (rien à voir avec la grippe aviaire). Aujourd’hui c’est le chinois, hier c’était l’allemand, demain ce sera autre chose. Il y a même eu une époque où l’on disait aux Bretons de ne pas transmettre leur langue maternelle à leurs enfants, car celà ne servait, soit-disant, “à rien”. Déjà, à l’époque, c’était contestable, mais aujourd’hui, des centaines, peut-être même des milliers de personnes travaillent en langue bretonne en Bretagne. Ce n’est déjà pas si mal; l’on peut trouver du travail grâce à la langue bretonne dans certains domaines, comme l’éducation. Les temps changent parfois en bien...

De mon côté, je vais donc continuer mon apprentissage du breton pour que ma rubrique en langue bretonne, diffusée sur la radio tous les vendredis à huit heures et quart, ne soient pas, pour nos auditeurs bretonnants, totalement du chinois.
Christian Le Meut

Je vous ai même trouvé (par hasard !) quelques sites pour l'apprentissage du chinois sur internet :
La revue Thot/Cursus nous propose deux cours de chinois gratuits en ligne:
- Apprendre le chinois en baladodiffusion
http://cursus.cursus.edu/cours.asp?no=23989
http://www.chine-informations.com/mods/lechinois/
et découvrez aussi beaucoup d'informations sur la vie et le tourisme en
Chine sur le site de Chine-information:
http://www.chine-informations.com/
- Initiation au chinois mandarin en ligne
http://cursus.cursus.edu/cours.asp?no=16772
http://www.lechinois.com/coursnet/coursnettitre.html

- Calligraphies chinoises extraites de "La grande muraille des caractères", Pierre Aroneanu et Dehong, Ed. Syros-Alternatives, 1992.

22/04/2006

Malachap Story c'est fini, damned !

Malachap Story, c’est fini : damned ! Peut-être avez-vous ce western en breton joué par la troupe de théâtre C’hoarivari, de Languidic. Sinon, je vous résume la situation : Malachap Story a été traduit en breton à partir d’une pièce de théâtre écrite en français par René de Obaldia, “Du vent dans les branches de sassafras”. Il s’agit d’un western parodique et humoristique d’une durée de trois heures, mais réduite à une heure et demie en breton.

La troupe C’hoarivari a joué Malachap Story une vingtaine de fois depuis janvier 2005 à Languidic, Lanester, Baud, Lorient, Plouay, Auray, Vannes, Pontivy, Hennebont, Lizio, Quimperlé, Carhaix et Nantes. Environ 1.200 spectateurs ont vu cette pièce qui rassemblait huit actrices et acteurs sur scène dans le rôle d’une famille de colons étasuniens, la famille Gourvenneg, menacés par une révolte indienne. En ce qui me concerne,  je jouais le rôle de Billy James, un shérif macho et un peu frimeur quand même.

Un spectacle en breton
Il n’y a pas tellement de spectacles en langue bretonne et le théâtre permet, justement, d’en proposer. Malachap Story s’adressait à toutes les générations, les enfants riant du comique visuel, très développé par la mise en scène d’Yvette Brustiec, tandis que les bretonnants confirmés, notamment les plus anciens, pouvaient se délecter des quiproquos, jeux de mots et situations délicates. Car il y a un peu de Vaudeville dans ce western. Certaines personnes se sont étonné ou amusé que l’on fasse parler breton à des Indiens et des cow-boys. Mais les Indiens parlaient leurs propres langues, et les cow-boys, comme leur nom l’indique, ne parlait pas spécialement français...

Acteur : plusieurs métiers à la fois
Si vous êtes acteur dans une troupe de théâtre amateur, vous êtes plus qu’un acteur : vous êtes aussi couturière pour coudre les costumes, menuisier pour bâtir le décor, déménageur pour installer le décor puis le ranger; chauffeur, encore, pour transporter ce lourd décor, fait de panneaux en vrai bois reconstituant un ranch, à travers les routes bretonnes dans une vieille remorque brinquebalante, en priant, même si vous n’êtes pas croyant, pour qu’elle tienne jusqu’au lieu de la représentation ou pour que vous ne soyez pas arrêté par une troupe de gendarmes, qui jouent une autre pièce !

Pour toutes ces raisons, le théâtre est un peu stressant avant d’entrer sur scène. Mais, une fois sur scène, le stress disparaît. Jouer quelqu’un d’autre, un personnage que vous n’êtes pas dans votre propre vie, est plutôt une expérience amusante. Mais il y a aussi, sur scène, quelques stress inattendus. Un acteur oublie une phrase, ou inverse des répliques : à ces partenaires alors de se débrouiller pour aller de l’avant. Parfois une scène commençait par sa fin et finissait par son début, mais nous étions les seuls à nous en rendre compte. Parfois, nous devions faire face à quelques problèmes techniques : la personne qui s’occupait du son se trompait et la musique ou les bruits  arrivaient trop tard, ou trop tôt... Dans tous les cas, il fallait s’adapter.

Trois mamies hilares
Nous avions fini par avoir un fan club : plusieurs personnes sont venues nous voir deux ou trois fois. A Carhaix, en janvier dernier, nous avons joué devant environ 300 jeunes, collégiens et lycéens de Diwan. Il est plaisant de jouer devant des salles pleines, mais nous en avons également connu de presque vides, ce qui est un peu plus décevant par rapport au travail fourni, et même si le public est de qualité. A Baud, le public fut, disons, clairsemé... Mais, trois dames d’un certain âge n’ont pas arrêté de rire tout au long de la pièce aux aventures de la famille Gourvenneg. Et ces rires là étaient une  récompense.

Loin de Brest, Quimper ou Rennes
Nous avons aussi eu la visite de quelques journalistes mais, parmi les journalistes bretonnants, peu on fait le déplacement. Trois sont venus regarder la pièce et ont fait une émission ou un article : Radio Bro Gwened, TV Breizh et l’hebdomadaire Ya! Nous avons eu également quelques échos sur France Trois ou France Bleu... Mais pas grand chose. Il est vrai que nous cumulions les handicaps : nous jouions en breton vannetais et en Morbihan. Le Morbihan, c’est loin de Rennes, de Quimper ou de Brest et il faut un visa pour y venir.  Ah non, il n’en faut pas, de visa ?...
Mais il y a tellement de pièces en langue bretonne qui circulent que nos journalistes bretonnants doivent choisir... Ah non, il n’y en a pas tant que cela ?...

Malachap Story, c’est donc fini, après une vingtaine de représentations mais une autre troupe de Languidic, Deomp ar gwar, vient de prendre le relais avec deux pièces en langue bretonne. Bonne chance à eux. Quant à nous, nous avons rangé nos colts pour nous reposer un peu et aller vivre de nouvelles aventures.
‘I’m a poor lonesome cow boy”...
Christian Le Meut

Echu eo Malachap Story : damned !

Marteze peus c’hwi gwellet ar pezh c’hoari Malachap Story kinniget get ar strollad C’hoarivari a Langedig. Ur western oa, e breton mar plij, troet ag ur pezh c’hoari skrivet e galleg daou ugent vloaz zo hag anvet “Du vent dans les branches de sassafras...”. Kinniget eo bet ugent gwezh er Morbihan : e Gwened, Pondi, An Alre, An Oriant, Lannarster, Baod, Ploue, Lizio, Langedig, met iwez e Naoned, Karaez ha Kemperle. Ar dro daouzek kant den o deus gwellet an arvest se. Eizh aktour oa war al leurenn, ha me en o mesk, e c’hoari ar sheriff Billy James, ur macho hag en em gave, ur sort.

Bourrapl bras eo c’hoari teatr e brezhoneg. N’eus ket kement se a arvestoù en hor yezh hag an teatr zo un doare da ginnig unan da razh an dud : ar re gozh hag ar re vunut. Hervez al lec’h, an dud ne c’hoare ket ag ar memes tra. Ar vugale a c’hoare kentoc’h get an traoù farsus da wellet, hag ar re gozh get an traoù farsus da glewet. Tud zo o oa bet souezhet e wellet Indianed ha ckwboyed kaozeal breton... Met an Indianed hag ar gowboyed ne gomzent ket galleg anezhe. Yezhoù indian pe saozneg, ne lâran ket...

Traoù dic'hortoz war al leurenn
Nec’hus oa araok c’hoari a gaos da razh an traoù se, met, ur wezh kroget ar pezh c’hoari, achu oa get an aon. Ret oa krog a barzh ha derc’hel betek fin an arvest. C’hoari un den all, un den n’oc’h ket barz ho buhez pemdeziek, zo bourrapl. Met traoù diaes ha dic’hortoz oa ivez ar al leurenn : diaesamentoù teknikel, da skouer. A wezhoù an dud a rae war dro an teknik (aktourion ne oant ket war al leurenn d’ar c’houlz se, pe mignonned all), a farie, ha ne yae ket, ne glote ket mat an trouzioù, ar sonerezh, get ar pezh a oa war al leurenn.

Ni hor boa ur fan klub : tud zo oa daet da wellet ar pezh c’hoari div pe ter gwezh ! E Karaez hon eus c’hoariet dirak tri c’hant den yaouank : skolajidi ha liseidi Diwan. Ur bochad tud, fiskal a oa. Met, e lec’hioù all, c’hoariet hon eus dirak un ugentad pe un tregontad a dud. Tud a galite, ne lâran ket, met dipitus oa un tamm e kenver hor labour hag hor amzet paset. E Baod, ne oa ket kalz a dud met gwellet m’boa, e fons ar sal, ter vaouez gozh e c’hoariñ e pad ar pezh c’hoari a bezh. Ha laouen oan memestra.

Morbihan : re bell a Vrest, Gemper, Roazhon...
Kazetennerion hon eus gwellet ivez met, e mesk ar gazetennerion a gomz brezhoneg, pas kement se, benn ar fin. Ur pennad e brezhoneg oa bet embannet barzh ar gazetenn Ya ! Abadennoù oa bet war Radio Bro Gwened ha TV Breizh, hag un tammig traoù war F3 ha France Bleue ivez, met ar re se n’int ket deuet da wellet ar pezh c’hoari evit gober ur reportaj. Ne dalve ket ar boan, marteze, kement a bezhioù c’hoari a zo e Breizh hag e brezhoneg, hiriv an deiz !
Ha nann... n’eus ket kalz ?

Met, gwir eo lâret, dre hor faot deomp ni oa : ni c’hoarie e gwenedeg hag er Morbihan, ouzhpenn. Re bell, marteze, a Roazhon, a Gemper pe a Vrest. N’eo ket ar vruderezh graet genomp-ni a vanke met, anzav a ran, ret eo kaout ur visa evit donet er Morbihan.
Ha nann, n’eus ket afer ?

Echu eo, neuze, get Malachap Story. Renket hon eus hor c’holtoù. Met ur strollad all a Langedig, Deomp ar Gwar, n'eus savet daou bezh c’hoari. Chans vat dezhe evit o aventurioù nevez.
Ha ni da ziskuizhan un tammig araok avanturioù nevez...
“I’m a poor lonesome cow boy...”.
Christian Le Meut

17/04/2006

Numerik pe argentik : ase emañ an dalc'h...

 

Embann a ran en dro ar pennad skrid se rak m'eus kavet ar skeudenn a zo meneget ennan ...

Div feson zo, hiziv an deiz, da dennañ fotoioù, poltredoù: get benvegoù numerik pe get benvegoù argentik. Muioc’h mui a dud a denn fotoioù numerik hag an argentik a ya da get buan awalc’h. Get an div sort benvegoù e vez graet fotoioù a galite met aesoc’h eo, sanset, ober get an numerik. Gallout a reer sellet doc’htu d’ar fotoioù peus graet ha diverkin ar re fall. Araok, get an argentik, e veze tennet ha paiet razh ar fotoiou fall ha displann ivez. Ker oa, marteze, met farsus iwez a wezhoù.

C'hwec'h gar war ur foto
Sonj m’eus a fotoioù tennet, pell zo, get ma mamm. Bep sul ez aemp da redadegoù velo rak ma breur oa barzh ur c’hlub en Arsenal, en Oriant. Ur wezh, aet oa ar maout getan ha get daoù baotr ag ar memes klub. Setu an tri faotr war ar podium, gwisket henvel, get bragoù berr du ha jiletennoù sport gwerz. Ha ma mamm d’ober ar foto istorel. Ya, met tennet he doa an div c'har hepken. C’hwec’h gar neuze ha pas ar baotred a bezh. Hag, abaoe ar c’houlz se, tregont vloaz zo bremañ, en em c’houlenn a reomp c’hoazh peseurt re eo divc’har ma breur.
Echu eo bremañ get ar fotoioù droch, a dreuz; skarzhet hag ankoueit diouztu; ar pezh n’eo ket farsus, benn ar fin...

Ur mignon a vihanig din a zalc’h ur stal foto en Hen Bont. E labour n’eus chanchet penn da benn get an numerik : tost echu eo get ar pellikulennoù. Ne vez ket mui tennet na “developpet” fotoioù. Uzinioù bras a zo bet serret get embregerezhioù etrebroadel evel Kodak. Stalioù all, evel Minolta ha Konika, zo serret da vat ! Milliadoù a dud o deus kollet o labour e Frans hag er bed a bezh a gaos d’an numerik, ha n’eo ket echu. 8.000 stal foto a oa e Frans un nebeut bleadoù zo : “Tri mill zo bet serret ha mill all a serray ar bloaz man”, a lâr ma mignon. Hennezh a zalc’h a gres d’ar fotoioù graet er skolioù get ar vugale, hag ivez d’an euredoù... Met n’eo ket aes. Tamm ebed.

Ar fotoioù a chom barzh an urzhiaterioù
Ar pezh a zo, get an numerik, ne vez ket mui moullet ar fotoioù get an dud “daoust mard eo marc’hadmat” a lâr ma mignon : ugent santim evit ur foto”. Met non, ar fotoioù numerik a chom barzh an urzhiaterioù, ha ne vezont ket mui gwellet get an dud. Ur fest vras m’boa savet daou vloaz zo. Mignonned din o doa tennet fotoioù : gortozet m’boa ur blead a bezh araok bout roet din gete CDioù get ar fotoioù warne. Hag ar lerc’h m’boa kaset ar CDioù se da ma mignon evit ma vezent moulet getan. Akomod eo, d’ho sonj ? Me, n’on ket sur. Ne wellomp ket mui ar fotoioù, ar skeudennoù. Araok e vezent moulet evit bout diskouezhet d’ar re all, pe kaset dre lizher, pe profet. Un lodenn anezhe veze peget barzh albumoù hag a veze bourrapl da sellet doc’hte un wezh an amzer. Reoù all veze braset evit bout koedet, sterniet, ha lakaet war an armel pe war ar skinwell...

Nann, ar fotoioù ne vezont ket mui gwellet genomp hiziv an deiz. “Dont a ra en dro er Japon hag er Stadoù Unanet ha dont a ray en dro amañ marteze ivez” a lâr ma mignon fotograf. Du hont an dud o deus kroget en dro da vouliñ o fotoioù e wellet e vanke dezhe poltredoù ag an hini diwezhañ, skeudennoù a lidoù pe festoù bras.

Gwell a se. Rak da betra a servij ar fotoioù mard e chomont kuzhet barzh an urzhiaterioù ? Da netra. Ne servijont da netra mard n’int ket gwellet get an dud. Dommaj eo, rak ar fotoioù zo ul liamm etre an dud. Ul liamm hag un danvez istorel ivez a zo un tammig en danjer, en arvar hiziv an deiz a gaos da chanchamentoù teknikel hag a zo ur welladenn d’un tu (ur welladenn ekologikel moarvat), met pas penn da benn.
Christian Le Meut

16/04/2006

CPE : contrat prestement enterré

“J’ai manifesté à plusieurs reprises contre le CPE au mois de mars et d’avril. Des manifestations d’autant plus sympathiques qu’elles étaient intergénérationnelles, depuis l’adolescent pré pubère de 14-15 ans jusqu’aux retraités quatre à cinq fois plus âgés. Toutes les générations se sont rassemblées dans un objectif commun : l’abrogation du CPE. Voilà qui renforce la cohésion sociale. Merci M. de Villepin.

J’étais à Vannes  lors de la manifestation du 4 avril qui a réuni environ 6.000 personnes. Des milliers de jeunes lycéens et étudiants se massaient en tête de cortège. Sérieux et déterminés pour la plupart mais quelques-uns ne buvaient pas que du jus de fruit ni de l’eau plate. Des bières circulaient dans les rangs, et même une bouteille de vin blanc sortie d’un sac à dos et débouchée aussi sec à 11 h du matin.

Picoler ou manifester...
Le midi, mangeant dans un restaurant de la place de l’hôtel de ville, j’ai eu devant moi le spectacle inquiétant d’un jeune, étendu immobile sur la pelouse d’en face,  manifestement ivre. Mais pas mort : il a bougé pour vomir plusieurs fois avant d’être pris en charge par les pompiers.  Picoler, ou manifester, il faut choisir. Pour certains, les manifestations étaient aussi le prétexte à des débordements, si je puis dire, n’ayant pas grand chose à voir avec le CPE... Pourtant, les jeunes d’aujourd’hui ont de vraies raisons de manifester, ce qui n’était pas forcément le cas lorsque j’étais lycéen.

Nous partîmes 500...
A l’époque, dans les années 1980-82, les lycéens comme moi aimaient bien faire entendre leurs voix, une fois arrivés les beaux jours. Nous partions 400 ou 500 du lycée Colbert, à Lorient, pour aller devant la sous-préfecture réclamer... une meilleure nourriture à la cantine ! Nous arpentions les rues de Lorient aux cris de “Non à la merde de Colbert” mais le cortège se réduisait petit à petit. Certains le quittaient en chemin pour aller boire un coup, d’autre pour aller au cinéma ou rentrer à la maison. Bref, nous partimes 500 et arrivâmes 50... 

Les jeunes (et les moins jeunes) sont inquiets de la précarité qui s’instaure de plus en plus dans le monde du travail. Le CNE et le CPE, enterré en ce qui concerne le second, changent profondément le droit du travail alors même que les dispositifs d’assouplissement et de précarisation se sont beaucoup développés ces dernières décennies. Vous avez l’intérim, qui permet aux employeurs d’embaucher sur des durées très limitées; vous avez les Contrats à durées déterminées, CDD, théoriquement limités dans leur application mais très utilisés par les entreprises; vous avez le temps partiel, qui permet une plus grande souplesse dans l’organisation des plannings mais signifie un salaire partiel pour le salarié; or, beaucoup de salariés à temps partiel le sont par contrainte et non par choix; et les employeurs bénéficient de remise de charge sur le travail à temps partiel... Vous avez encore l’annualisation du temps de travail : vous êtes embauchés à temps partiel pour travailler tant de jours par an et ces jours sont répartis sur l’année en fonction des besoins de l’entreprise...

Il y a encore les “stages”, ces fameux stages contre lesquels certains jeunes s’insurgent également. Ces stages peuvent durer un mois, deux mois, trois mois et les stagiaires être appelés à réaliser un vrai travail gratuit... Quand le stage se termine, le stagiaire s’en va en trouver un autre ailleurs, et cela peut durer longtemps comme ça...

Pas souples, pas flexibles ?
Alors quand j’entends dire que les salariés français ne seraient pas assez “souples”, ni “flexibles”, je ne suis pas trop d’accord. Les salariés français sont même très productifs : si j’en crois le journal londonien “The Economist”, cité dans Courrier international du 6 avril “La productivité horaire des Français est plus élevées que celles des Américains”.
Alors, certes, demander un “CDI” pour tous comme le font les jeunes est un peu décalé : beaucoup de professions n’ont pas ce type de contrat, notamment les commerçants ou les agriculteurs. Et un CDI ne vous met pas à l’abri d’un licenciement.

Mais le CNE et le CPE apparaissent comme deux dispositifs supplémentaires pour mettre la pression sur les salariés qui le sont déjà, sous pression... Le CPE enterré, reste le CNE : M. de Villepin, serait-il content si un de ses enfants était embauché dans le cadre d’un contrat de ce type ?
Christian Le Meut

14/04/2006

Ur gKIK hep fars !

Manifestet m’eus meur a wezh a enep d’ar CPE, Kevrad Implij Kentañ e breton da lâred eo “KIK”. “Kik” hep fars, neuze ! Bourrapl oa rak tud a bep sort oad a oa e vanifestiñ. Krennarded adal pempzek vloaz betek tud ar o leve, ter, peder pe pemp gwezh kozhoc’h. A gres d’an aotroù Villepin, razh ar rummadoù oa asambles er straedoù ec’h ober un dra a stroll : skarzhiñ ar “gKIK” ! Ha deuet omp a benn !

E Gwened e oan d’ar pewar a viz Ebrel. Ur bochad tud yaouank, liseidi ha studierion, oa e penn ar vanifestadeg. Begon ha youl gete, sirius evit al lodenn vrasan... Met un nebeut anezhe a oa e evet banneoù bier pe gwin gwenn, da vintiñ. Meur a wezh m’eus gwellet an dra se e pad ar vanifestadeg se... Da greisteiz e oan e tebriñ barzh un davarn e kreisker Gwened, e plasenn ar ti ker. Un den yaouank, war dro seitek vloaz, a oa astennet ar ar glazenn, e kousket, heb fichal. Ankeniet e oan un tammig : ar paotr yaouank se oa mezw, mezw dall. Dislonket n’doa div wezh ha, benn ar fin, ar bomperion oa deuet d’her sikouriñ ha d’her c’has d’an ospital, ha gwell a se : lonkiñ pe manifestiñ, ret eo dibab memestra.

“Nann da gaoc’h Colbert !”
Pa oan me lisead e vanifesten ivez. Met, pemp bloaz arnugent zo, gwelloc’h a oa an traoù moarvat, ha n’hor boa ket kalz a dra da c’houlenn, nemet da glemm a fed ar boued a veze roet deomp er gantinenn ! En Oriant oan, el lise Colbert, hag ur wezh erruet an nevez amzer, begon oa ganeomp ni, liseidi, evit mont da vanifestiñ, da zibuniñ, betak an is-prefeti. Ha setu ni, pewar c’hant, pemp kant, e vont kuit ag al lise da gerzhet barzh straedoù an Oriant e huchal “Nann da gaoc’h Colbert !” (“Non à la merde de Colbert”)...

Met ar vanifestadeg a yae ar vihanaat tamm ha tamm : liseidi oa a chome da evañ un tasad barzh un davarn bennak, reoù all a zistroe er ger, pe a yae d’ar sinema... Hag ur wezh erruet, ni oa hanter c’hant dirak an is-prefeti, e huchal c’hoazh... N’ouion ket mard e oa bet gwellaet ar boued servijet er er gantinenn lise Colbert a gres d’hor manifestadegoù...

N'int ket nec’het evit netra, ar re yaouank !
Hiriv an deiz, ar re yaouank a zo gete abegoù talvoudusoc’h da vanifestiñ ! Ankeniet int a gaos da lezennoù nevez (CNE, CPE ha c’hoaz”h) a chanch gwirioù al labourision, ar re c’hopret. Bez zo dija an interim; ar CDDioù a vez implijet kalz, hag un tammig re, get an embregerezhioù; al labour a zarn (“partiel”) : muioc’h mui a dud a vez gopret a -zarn, met ar gopr a zo a-zarn iwez ! Bez zo c’hoazh al labour a zarn hag “annualizet “: gobret oc’h da labourat kant pe daou gant devezh e korf ur blead ha ne labourec’h ket d’un doare ingal met hervez doberieù an embregerezh... Nebeutoc’h a gargoù sokial e vez paeet get an embregerezhioù a implij tud e amzer a zarn... Gounezet vez mod se argant get ar pennoù bras, pet pas kement se get al labourision.

Bez zo iwez tud a labour evit netra : ar stajidi. Stajoù dibaet, e pad ur miz, daou viz, tri miz. Ur bern studierion a labour mod-se e pad bleadoù ha bleadoù... Anavet vez gwelloc’h gete bed al labour, sur awalc’h, met n’hella ket padout re bell memestra.

Bout “soupl” ha “flexibl”
Tud a lâr ne vehe ket “soupl” awalc’h an dud e Frans : n’on ket a du. Abaoe pemzeg vloaz al lezennoù zo bet chanchet, ha “flexibl”, evel ma larer, omp ni. Muioc’h mui a dud a zo “flexibl” ha “soupl” barzh o labour. Muioc’h mui a dud a vez paeet fall iwez. Penaos en em dennañ get un hanter “smig” ? Ha goulennet eo d’ar re binvidik, d’ar re bitaod, bout “flexibloc’h” pe “souploc’h” ?
Ouzhpenn se, hervez ar gazetenn saoz “The Economist”, merchet barzh “Courrier international” (06/04/2006), al labourision a Frans a labour a feson : “La productivité horaire des Français est plus élevée que celles des Américains”, a skriv The Economist... Memestra !

Laret veze get ar re yaouank : “Nann d’ar CPE, ya d’ar CDI”, pe ur CDI evit an holl”... D’am sonj, goulenn an dra se zo monet re bell memestra. Ur bochad tud n’o deus ket CDI ebet, evel ar gonverzanted, al labourision douar, ar vedisinourion, tud a zo e penn o stalioù. Hag ur CDI a c’hell bout troc’het ivez... Met ar CPE oa ur gevrad ouzhpenn evit hor gwaskiñ un tammig muioc’h.

Ar CNE (Kevrad implij nevez) n’eo ket bet skarzhet anezhi : hag e vehe laouen an aotrou De Villepin, ma vehe e vab gobret get ur CNE ?
Christian Le Meut