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29/07/2007

Livre : "Choix de surnoms bretons du Pays vannetais"

a0f8d41d043f9955ad04d994486f83c3.jpgDans la Bretagne d’il y a quelques décennies seulement, le surnom était tout un art. Un art qui se perd un peu aujourd’hui, dans la Bretagne des villes. Cette pratique était tellement courante dans les milieux populaires que les noms officiels de certaines familles ou personnes étaient beaucoup moins utilisés que leurs surnoms (“lesanv” ou “moranv” en breton vannetais).

Vers 1980 Mikael Madeg, titulaire de deux doctorats d’études celtiques, a collecté plus de 3.000 surnoms dans la Pays vannetais bretonnant, soit dans la moitié ouest du Morbihan, de Gourin à Surzur, de Kergrist à Locmiquélic... 300 de ces surnoms sont présentés dans un livre intitulé “Choix de surnoms bretons du pays vannetais”. Il s’agit d’une réédition, d’allure modeste, mais agrémentée de dessins de Reun An Honseg.
Chaque surnom est expliqué en français, et cette explication renvoie aux us et coutumes de la société rurale. Les surnoms étaient rarement élogieux, souvent moqueurs, voire plus. Ainsi en était-il de Pierre “douroù”, soit littéralement “Pierre les eaux”, surnom collecté du côté de Kergrist.

Selon Mikael Madeg ce paysan n’était pas réputé pour sa sobriété, ce qui eut été une qualité, non, il s’agissait d’autre chose. Les travaux des champs demandaient beaucoup de personnels avant la mécanisation. Et les voisins allaient travailler les uns chez les autres. Mais il fallait nourrir toute cette main d’oeuvre, et l’arroser aussi, avec forces barriques de cidre. Afin de limiter les frais, Pierre coupait son cidre d’eau, ce dont les voisins se rendirent compte, évidemment. Et, je cite l’auteur, “ce comportement moralement inacceptable lui avait valu la seule sanction possible : un surnom. Car nul ne pouvait se passer du voisin, si avare soit-il”...

Ce livre est ainsi parsemé d’anecdotes humoristiques, voire sociologiques sur les us et coutumes de l’époque. Certains surnoms sont même entrés dans la toponymie officielle comme “Fine Skarzh ar poch”, du côté de Locmariaquer, qui correspond au lieu-dit “Sarpoch”. Il s’agissait du surnom d’une tenancière de café... “Skarzh ar poch” signifie “vide le sac”, mais de quel sorte de sac ou de poche s’agissait-il ? Pourquoi tel marin a-t-il été surnommé “Krev an avel” du côté de Quiberon ? Tel prêtre de grande taille “Skeul ar baradoz”, “Echelle du paradis”, du côté d’Auray; ou encore tel habitant de Camors “Jamari hej e gorf” ? Les réponses sont dans ce petit livre.

Christian Le Meut 

“Choix de surnoms bretons du Pays vannetais” réédité par Label LN, maison d’édition basée à Ploudalmézeau dans le Finistère. Tél.02.98.48.14.57. Prix : 14 euros.

Ul levr : “Choix de surnoms bretons du pays vannetais”

8be20abae6f343f5ac6865ff6fb6faf7.jpgD'an amzer a-gent e veze roet d’an dud lesanvioù (pe moranvioù e vez lâret ivez e brezhoneg), e Breizh Izel. Tost echu eo an dra-se hiziv an deiz met moian zo da zizoleiñ moranvioù barzh ul levr anvet : “Choix de surnoms bretons du pays vannetais”, skrivet get Mikael Madeg. Ugent vloaz zo Mikael Madeg en’doa dastumet, tri mil lesanv. Tri c’hant zo kinniget getan barzh al levr-se, e galleg. N’eo ket kaer bras al levr-se met danvez zo e barzh memestra, ha tresadennoù graet get Reun An Honseg.

Hervez Mikael Madeg al lesanvioù veze savet kentoc’h evit diskouez techoù fall, traoù rebechet d’an dud; pe evit gober goap doc’h ar re-lesanvet. Ur skouer : koste Kergrist un den oa bet lesanvet “Pierre Douroù”. Perak ta ? Ne veze ket evet dour kement-se getan, un dra all eo. D'an termen-se e veze ret d’al labourision douar mont da sikour get o voizined, kenlabourad e-pad an eost, da skouer. Pierre hag e familh a yae da labourat barzh tachennoù e amezeion. Hag ar re se a zeue da labourat barzh e dachenn. Ret e veze mageiñ ar re-se, ha reiñ sistr dezhe da eved ha pas dour... Ya, met sistr Pierre ne oa ket ken mat : re a zour oa a barzh. Lakaet veze dour barzh e sistr get Pierre, ar pezh ne blije ket d’e amezeion, tamm ebet... Met ne oa ket bet rebechet dezhan, rak e veze ret kenlabourat getan memestra; dober veze ag ur bern tud da eostiñ, d’ar c’houlz-se. Met an amezeion, kounnaret un tamm, ‘doa kastiet Pierre e reiñ dezhan ar moranv-se : “Pierre douroù”.

Lesanvioù, moranvioù a-bep sort e gaver barzh al levr-se, cherret e Bro Gwened koste Pondi, Sarhau, An Oriant, an Alre, Gwened, ha c’hoazh. Displeget int d’an doare fentus ha speredek. Dre-se e c’heller kompreiñ gwelloc’h spered ha buhez pemdezieg ar Vretoned hiriv hag en amzer paseet... Perak veze graet “Job an Alc’hwezioù” ag ur paotr a Sant Thual ? “Job ar Chtou” ag unan all e Pleuigner ? “Krev an avel” ag ur martolod koste Kiberen pe c’hoazh “Fine Skarzh ar Poc’h” d’ur vaouez a zalc’he un davarn koste Lokmariaker ? Ha peseurt pochoù veze skarzhet ? Doc’h-c’hwi da ouiet e lenn al levr-se.

Christian Le Meut

Choix de surnoms bretons du pays vannetais” zo bet adembannet get Label Ln, e Ploudalmézeau. Niverenn pellgomz : 02 98 48 14 57. 14 €.

19/07/2007

Livre : Terre et mer, sagesse et proverbes de Bretagne

36004df8fee66515ed00841256a23bd7.jpg"Terre et mer, sagesse et proverbes de Bretagne" est le titre d'un livre qui vient de paraître aux éditions du Chasse Marée; 430 pages de photos (superbes) et de rimes, proverbes et jeux de mots en breton, traduits en français (il y en a quelques-uns uniquement en français ou en gallo).

Les photos sont de Michel Thersiquel, photographe breton récemment décédé. Elles nous donnent à voir paysages, couleurs, pêcheurs artisans et agriculteurs au travail... La Bretagne de la terre et de la mer, mais pas celle des villes.

Les citations ont été choisies par l'ethnologue Daniel Giraudon. Certaines sont facilement compréhensibles comme "Bern n'eo ket mammenn" ("Un tas n'est pas une source"); d'autres sont uniquement des jeux sur les sons et enfin quelques citations auraient mérité plus d'explications :"Malarjez, Malarjez/Me garje vije bemdez,/An eost teir gwech ar bloaz/Ha Gouel-Mikael/Bep seizh vloaz/"...  "Mardi gras, mardi gra/j'aimerais que ce soit tous les jours/la moisson trois fois par an et la Saint Michel tous les sept ans"... Pourquoi la Saint-Michel tous les sept ans ? Parce que les paysans payaient leurs fermages (loyers) à cette date et certains la voyaient approcher avec appréhension.

Enfin, si la matière du livre est en breton avec traduction en français, les pages de couverture sont, elles, uniquement en français. Allez comprendre pourquoi ? "Terre et mer" sont, pourtant facilement traduisibles ("Douar ha mor")... Malgré ces quelques réserves, cet ouvrage est un beau livre, plaisant à feuilleter, instructif, et drôle parfois.

Terre et mer, Daniel Giraudon-Michel Thersiquel, Le Chasse marée (abri du marin, 29177 Douarnenez cedex, Tél : 02.98.92.66.33); 19,9 €, 430 pages, édité en 2007. 

Christian Le Meut

Levr : Terre et mer, sagesse et proverbes de Bretagne

b5b54e8d27e44a31b31f8752c687f935.jpg "Terre et mer, sagesse et proverbes de Bretagne", setu ar pezh a zo skrivet war pajenn gentañ al levr nevez-se, embannet get ar Chasse-Marée. Ger ebet e brezhoneg war ar pajennoù kentañ ha diwezhañ daoust d'ar "rimadelloù a bep sort" embannet e-barzh bout skrivet e brezhoneg ha troet e galleg (un nebeut a zo nemet e galleg pe e gallaoueg). An danvez diabarzh a zo e div yezh met pas an diavaez, kit da gompren perak...

Bourrapl eo memestra al levr-se : ur foto tennet get Michel Thersiquel, tenner poltridi a Vreizh, marv n'eus ket pell zo, a zo embannet get pep rimadell. Breizh ar mor hag ar maezioù a zo diskouezhet dre ar  fotoioù ha dre an troioù-lâret dastumet ha dibabet get Daniel Giraudon, ethnologour a Vro Dreger. Labourerion douar ha pesketourion e labourat, an natur, tud ha livioù ar vro : setu temoù ar fotoioù kaer tennet get M. Thersiquel. Bez ez eus ivez kêrioù e Breizh, met n'int ket diskouezhet amañ. 

Rimadelloù a zo aes da gompren evel "Bern n'eo ket mammenn". Ul lodenn a zo c'hoarioù war ar gerioù ha n'o deus ket ster ebet met un nebeut all a zo diaes da gompren ha n'int ket displeget : "Malarjez, Malarjez/Me garje vije bemdez,/An eost teir gwech ar bloaz/Ha Gouel-Mikael/Bep seizh vloaz/"... perak "Gouel Mikael bep seizh vloaz"? Rak paeet e veze o koumanantoù get al labourerion douar d'ar miz-se.

Daoust d'an traoudigoù-se, ul levr brav ha dudius eo, farsus ha kentelius a wezhoù ivez.

Terre et mer, Daniel Giraudon-Michel Thersiquel, Le Chasse marée (abri du marin, 29177 Douarnenez cedex, pellgomz : 02.98.92.66.33); 19,9 €, 430 pajenn, embannet e 2007.  

Christian Le Meut 

05/07/2007

Ecoles bilingues : bons résultats et inquiétudes

L'association Div Yezh ("deux langues", parents d'élèves des écoles bilingues publiques), dans un communiqué, se félicite des résultats des élèves issus de cette filière au Bac et s'inquiète des projets du ministre Darcos : 

"Div Yezh  se félicite des 100 % de réussite des élèves des filières bilingues publiques au baccalauréat mais s’inquiète des projets du ministère de l’Education Nationale.

Les sections bilingues publiques des lycées de Lannion, Lanester, Rennes et Landerneau présentaient des candidats au Baccalauréat. Tous les élèves présentés ont été reçus et les 2/3 d’entre eux ont obtenu une mention. Ces résultats confirment ce qui a déjà été observé dans de nombreux pays : l’enseignement bilingue est une aide au développement des capacités intellectuelles et plus généralement au développement global des enfants. Ces résultats prouvent aussi l’excellence de l’enseignement public qui sait être  performant et novateur quand il s’en donne les moyens.

Pourtant, le ministère s’apprête à redéfinir des niveaux de compétences pour les enfants des filières bilingues, en particulier en fin de CM2*. Le choix actuel du ministère se porterait sur le niveau européen A2 qui est notoirement insuffisant pour des filières bilingues.
Les résultats obtenus lors des évaluations en breton de 2003 montrent que les élèves bilingues de CM2 avaient, pour la plus grande majorité, un niveau moyen B2, résultats attendus en application de la circulaire de 2001 qui précisait : « À la fin du CM2, les compétences seront du même ordre, sinon de la même ampleur, que celles acquises en français ». Cela correspond environ au niveau B2. Alors pourquoi cette volonté de réduire, sans raison,  les objectifs d’un enseignement performant, moderne et tellement bénéfique pour les enfants ? "

* Le ministre de l’Education nationale Xavier Darcos s’apprête à prendre un arrêté fixant les objectifs en langues régionales.

www.div-yezh.org 

03/07/2007

Blogoù nevez e brezhoneg

Blogoù nevez e brezhoneg a zo, evel :

http://chwezetablog-rezkebil.blogspot.com/

Ur blog savet get ur paotr "a zo dedennet get an urzhiaterezh hag ar merc'hed".

Un bochad blogoù a zo bet savet get Nireblog, ur benveg nevez : gallout a reer sevel getan blogoù e brezhoneg penn da benn (get ar rubrikennoù e brezhoneg ivez) :

Muioc'h a ditouroù a zo ivez war lec'hienn internet Ofis ar brezhoneg (rubrikenn "Keleier"). Sellit doc'h all liammoù.

Goude bout savet an dra-se, pennadoù zo bet embannet barzh kazetennoù zo, abadennoù radio a zo bet graet ivez, evel ma vehe ar blogoù e brezhoneg un dra nevez ar pezh n'eo ket. Blogoù e brezhoneg a zo abaoe daou vloaz pe tri, da nebeutan (Rezore oa bet savet e Miz Meurzh 2005).

Setu ur blog all a gavan brav hag interesus, e brezhoneg ivez : 

http://red-an-dour.blogspot.com/ 

Hag ur blog nevez awalc'h e brezhoneg ha galleg (barzhonegoù, sonerezh, politikerezh...), savet get ur mignon din.

http://kelionenn.blogs.letelegramme.com/ 

Petite sélection de blogs en breton, nouveaux ou pas. On peut désormais créer des blogs présentés uniquement en breton par le biais de la plateforme Nireblog (plus d'info en français sur le site de l'Office de la langue bretonne, en lien permanent ci-dessous, dans la rubrique actualité).

25/06/2007

Hoedic : inauguration de l'expo Marthe et Saint-Just Péquart

Communiqué de l'association Melvan : "Une cinquantaine de personne assistait le dimanche 24 juin au Fort d'Hoedic à l'inauguration de l'exposition Marthe et Saint-Just Péquart, archéologue des îles, réalisée par l'association Melvan, en présence de Mme Yvette Duval du Conseil régional, du maire d'Hoedic André Blanchet, de Guirec Querré directeur de l'UMR Civilisation atlantiques et archéosciences de l'université de Rennes et de Pierre-Philippe Jean Directeur de l'Association des îles du ponant.

Une genèse du projet a été évoquée par Pierre Buttin, secrétaire de l'association Melvan, puis par son président Henri Buttin. Jean-Marc Large a alors présenté le couple d'archéologue et leur découverte exceptionnelle de deux nécropoles mésolithiques sur l'îlot de Téviec (St-Pierre Quiberon), puis sur Hoedic dans le début  des années 1930. Ces sépultures, totalisant 34 squelettes, sont encore aujourd'hui les plus anciens restes humains découverts en Bretagne et continuent d'alimenter une recherche passionnante sur les derniers chasseurs-cueilleurs avant la transition néolithique et les premiers agriculteurs.

Gilles Janin présenta ensuite le fonds de photographies que les archéologues avaient prises sur les habitants d' Hoedic. Les Péquart nous ont laissé là non seulement un précieux témoignage sur Hoedic dans les années trente mais aussi d'authentiques œuvres d'art par la qualité des prises de vue et de cadrage. L'ensemble des photos utilisées pour l'exposition provient du fonds Péquart déposé à l'Institut de paléontologie humaine à Paris. Leur état moyen de conservation a nécessité un gros travail de nettoyage pour leur rendre une certaine fraîcheur.

Le mot de la fin, avant le champagne et le buffet, fut prononcé par le maire d'Hoedic André Blanchet pour exprimer son intérêt et son soutien aux actions de Melvan. Cette exposition et la publication qui l'accompagne ont pu être réalisés avec le soutien financier ou opérationnel du Conseil régional, du Conseil général, de la Direction générale des affaires culturelles, de la marie d'Hoedic, de la mairie et musée de Préhistoire de Carnac, du Conservatoire du littoral et de l'Association de gestion du Fort d'Hoedic".

Marthe et Saint-Just Péquart, archéologue des îles, de Houat à Hoedic 1923 - 1934.
Fort de l'île d'Hoedic 1er Juillet au 30 septembre 2007.
Entrée libre, 10h30-12h30 et 15h30-18h30.
Fermé le lundi, uniquement le matin en septembre.
Tél : 02 97 52 48 82
L'exposition sera ensuite présentée au Musée de Préhistoire de Carnac du 1er février au 30 avril 2008
.

20/06/2007

L'Express et la langue bretonne : toute l'enquête est sur internet

medium_L_express187.jpg

Suite à cette note publiée le 31 mai, un internaute, Alwenn (trugarez - merci), nous indique que le dossier de l'Express sur la langue bretonne est accessible sur internet (toute l'enquête et pas que l'interview d'Hagège comme je l'ai indiqué par erreur), aux adresses suivantes :

http://www.lexpress.fr/info/france/dossier/bretagne/dossi...

Un autre article : 

http://www.lexpress.fr/info/france/dossier/bretagne/dossier.asp?ida=457854 

Une mention dans l'ours de la version papier précise bien que le supplément sur la langue bretonne n'a été diffusé qu'en Bretagne. C'est déjà ça, mais le sujet (la langue bretonne, ou plus généralement les langues régionales en France) ne vaut pas une "une" nationale ? Voici la note telle que parue le 31/05 (lire également les commentaires et les liens avec les compte-rendus en breton et en français d'une conférence de Claude Hagège, parus fin 2005 sur Rezore) :

"L'hebdomadaire l'Express consacre sa "une" à la langue bretonne cette semaine, (édition du 24/05) mais il s'agit manifestement d'une "une" régionale et le dossier central sur la langue bretonne n'apparaît pas dans le sommaire (il est numéroté en chiffres romains...). C'est donc un coup marketing pour augmenter les ventes dans en Bretagne.  Dommage, ce sujet n'intéresserait-il que les Bretons ? Ne serait-il vendeur qu'en Bretagne? Le débat et l'information sur les langues régionales restent, hélas, en France, confinés à certains médias régionaux et locaux... Si les pages qu'y consacre l'Express ne paraissent qu'en Bretagne, cela réduit la portée de l'événement : il est rare qu'un média parisien (on dit aussi "national") se penche sur la question des langues régionales, et l'opinion publique française est largement sous-informée dans ce domaine.

medium_Haghalte194.jpgL'interview du linguiste Claude Hagège* est intéressante (elle était déjà parue dans un dossier de l'Express sur la langue basque il y a quelques semaines...). "Si nous voulons défendre la francophonie dans le monde et être crédibles, dit-il, cela suppose d'abord que la France montre qu'elle respecte chez elle sa propre diversité linguistique. Ratifier la charte (européenne des langues minoritaires - Ndlr), en expliquant aux parlementaires qu'elle est très souple et donc peu dangereuse, irait dans le bon sens. Certes, depuis quelques années, l'Etat a accompli des efforts, mais largements insuffisants. Les langues régionales sont dans un tel état de précarité que, pour leur permettre d'chapper à l'extinction totale qui les menace, il faudrait un investissement énorme et accepter de prendre des risques, comme l'ont fait les Espagnols en donnant une grande autonomie aux Basques et aux Catalans". 

Dans une autre interview, le journaliste Fañch Broudig rappelle que, si les Bretons sont attachés à leur langue, d'après une enquête d'opinion de 2001, peu sont prêts à l'apprendre : 2 % estimaient en 2001 son apprentissage "absolument indispensable" et 41 % "assez utile"... Seuls 15.000 locuteurs du breton auraient  moins de 40 ans.

Dañvez da brederiañ ! Matière à réflexion !

Christian Le Meut

* Compte-rendu en français d'une conférence de Claude Hagège en Bretagne, fin 2005 : 

http://rezore.blogspirit.com/archive/2005/08/04/claude-ha...

E brezhoneg : 

http://rezore.blogspirit.com/archive/2005/08/04/claude-ha...

15/06/2007

Lorient : la gaffe de Maria Colas sur la langue bretonne

Les propos de la candidate UMP de la circonscription de Lorient, Maria Colas, sur les écoles bilingues (lire note suivante) dans le Télégramme de jeudi suscitent plusieurs réactions aujourd'hui, notamment celle de Yann Syz (Union démocratique bretonne), du Parti breton, du Pacte des langues... Son suppléant, Jean-Pascal Descomps, préfère ne pas commenter : il a un enfant inscrit dans la filière bilingue breton-français à Lorient (Le Télégramme d'aujourd'hui, édition de Lorient, page 16) ! 

Voici le communiqué de Yann Syz (maire-adjoint de Lorient - UDB) : "Si, Mme Colas l'ENSEIGNEMENT DU BRETON EST UNE PRIORITE. Contrairement à l'opinion exprimée par Madame COLAS(UMP) dans l'entretien publié dans le Télégramme du 14 juin l'Union Démocratique Bretonne affirme que l'enseignement du breton est une priorité. C'est une priorité pédagogique car l'enseignement précoce des langues régionales (le seul enseignement bilingue en France qui commence dès la maternelle) permet, comme le démontrent de nombreuses études concordantes, le développement des capacités intellectuelles, amèliore la maîtrise des deux langues utilisées et favorise l'apprentissage ultérieur d'autres langues.
C'est une priorité culturelle car chaque individu a besoin, notamment face à la mondalisation des relations, d'un enracinement culturel et, en Bretagne, la langue bretonne apporte une bonne réponse. La diversité culturelle, défendue par la France hors de ses frontières, doit aussi s'appliquer sur son territoire comme le font les pays démocratiques.

C'est une priorité économique car la langue bretonne permet d'accéder, en Bretagne, à des emplois de plus en plus nombreux. Près d'un miller a été recensé en 2006.

L'UDB constate avec satisfaction que la question de l'enseignement de la langue bretonne et de son usage dans la société sont de plus en plus présents dans les programmes électoraux. Il est vrai que les parents des onze mille élèves bilingues de Bretagne en 2006 (50.000 en France), plus nombreux chaque année malgré les obstacles, constituent un électorat qui doit être pris en considération. En devenant un enjeu électoral la langue bretonne renforce ses chances de développement et ceux qui l'ignorent ou s'élèvent contre elle réduisent leurs chances d'être élus. Yann SYZ"

Langue bretonne : apprenons plutôt l'anglais ?

Lu dans Le Télégramme, édition de Lorient de jeudi 14 juin cette réponse de la candidate UMP, Maria Colas, à la question des journalistes :

"Que pensez-vous de l'enseignement bilingue ?

- Français-anglais ?

-Non, français-breton. 

- Ce n'est peut-être pas une priorité lorsque les parents et les grands-parents ne parlent plus la langue. Mais il faut pouvoir maîtriser l'anglais et une deuxième langue étrangère au bac, pour envisager un avenir professionnel".

On l'interroge sur le breton, elle répond sur l'anglais... Pourtant ça commençait bien, la dame se prononçant pour le rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne, mais l'enseignement de la langue bretonne (parlée en Loire-Atlantique dans la région de Guérande, jusqu'au début du XXe siècle), ne semble pas la préocuper. Pourtant, il y a des écoles bilingues dans sa future circonscription, si elle est élue, et des associations travaillant pour la langue et la culture bretonne... C'est quand même étonnant de ne voir envisager l'apprentissage d'une langue qu'à travers un "avenir professionnel". Et l'enrichissement culturel personnel dans une région où la langue bretonne est la langue d'origine d'une grande partie de la population, la langue qui a donné les noms de lieux, ça ne compterait pas ? Et, si on creuse un peu, il y a encore beaucoup de parents et grands-parents qui parlent le breton, ou en ont des notions...

En terme d'emplois, il y en aurait actuellement un millier d'emplois, en Bretagne, dans le secteur de la langue bretonne. Principalement dans le domaine de l'enseignement. Connaître le breton est donc de plus en plus un atout professionnel pour qui veut vivre en Bretagne. Mme Colas le sait-elle ?

Dans sa réponse la candidate socialiste, Françoise Olivier-Coupeau, rappelle que la région Bretagne a établi, dans son contrat de plan, un "volet additionnel pour l'enseignement du breton", qui n'a pas été signé par l'Etat. Cette candidate tente de succéder au président de la région, Jean-Yves Le Drian, PS lui aussi. Elle est en ballotage favorable pour le second tour.

Rennes : la Caf refuse une subvention aux enfants bilingues
Plus loin dans la page en langue bretonne (p. 49, toutes éditions), le lecteur apprend que la Caisse d'allocations familiales d'Ille-et-Vilaine vient d'annoncer la suspension des subventions au centre de loisir des écoles bilingues de Rennes, pour la raison que les relations y sont en langue bretonne. Ce ne serait pas "universel". La responsable, Véronique Aulnette, explique : "La Caf estime qu'un centre de loisirs doit répondre à la demande de n'importe quelle famille. Nous répondons que ce centre est ouvert à tous, y compris les non-bretonnants. Pour les petits, de 3 à 6 ans, la langue n'est pas une barrière. Ils se font au breton de manière naturelle. Il n'y a que les adultes pour penser que c'est un obstacle !".

La Caf ne semble pas avoir compris que la méthode d'apprentissage par immersion est très efficace pour l'apprentissage d'une langue... Mais, en France, on confond encore "universalité" et langue française. Pourtant il y a eu (notamment en Bretagne), et il y a encore (notamment dans les Dom Tom) des millions de citoyens français qui n'ont jamais parlé la langue française, et probablement encore quelques centaines de milliers qui ne la parlent toujours pas actuellement... La citoyenneté est compatible avec le multilinguisme (voir la Suisse) et le contrat qui fonde une nation également. Mais ce contrat se discute, évolue au cours du temps et c'est bien là le problème. En France, il n'évolue pas vite, notamment dans le domaine des langues dites "régionales"; ou alors pas dans le bon sens.

Christian Le Meut  

10/06/2007

Bibliothèques et langues régionales : ce n'était pas la BNF

Concernant cette note, Maryvonne, de Nantes, apporte quelques précisions, car il ne s'agit pas du site de la Bibliothèque nationale de France comme je l'avais indiqué : "Hélas, ce n'est pas la Bibliothèque Nationale... on en est loin.  Mais avec toutes ces initiales, on peut confondre. Ce n'est qu'un détail, mais je crois utile de vous le signaler.C'est la revue bimestrielle "Bulletin des bibliothèques de France " (BBF) qui publie, par l'intermédiaire de l'ENSSIB, (école nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques), basée à Villeurbanne, près de Lyon. C'est une revue très riche, très bien documentée qui expose les progrès des bibliothèques du monde (surtout Europe et Pays anglo-saxons, dont USA). Elle n'est pas connue du grand public car très spécialisée et est dans le "fonds professionnel" des bibliothèques importantes.Chaque n° est à thème en général".  Merci à Maryvonne pour cette précision importante. Ce site, comme je le signalais, vient de publier un article sur les langues régionales et les bibliothèques et comment ces dernières peuvent aider l'édition en langues régionales (article signalé par le Conseil culturel de Bretagne). Voici un extrait de cet article écrit par Jacqueline Le Nail, bibliothécaire à Rennes :

"Le breton, brezhoneg, a dû connaître son nombre maximal de locuteurs en 1914. Les enquêtes réalisées dans les années 1930 parlent de 1 200 000 locuteurs. C’était alors la langue celtique la plus parlée devant l’irlandais et le gallois. La tradition écrite y est très ancienne (fin du VIIIe siècle) et le texte le plus ancien, le fragment de Leyde, fragment d’un traité de médecine en latin annoté de gloses en breton 14, précède de plus de cinquante ans le plus vieux texte écrit en vieux français et en vieil allemand, le Traité de Verdun (843). Le breton a donc été écrit bien avant l’imprimerie qui date en Bretagne de 1484 à Bréhan et 1485 à Rennes. Il existe un incunable breton, le Catholicon, imprimé à Tréguier en 1499 ; il s’agit d’un dictionnaire trilingue, breton-français-latin, destiné aux clercs et aux étudiants. Entre 1500 et 1789, on a recensé plus de 1 500 livres imprimés en breton, littérature religieuse, dictionnaires et grammaires, textes satiriques, poésie, théâtre… Certains ouvrages connaissent de multiples éditions successives, 71 pour le Colloque de Quiquer, petit manuel de conversation français-breton (au format poche), dont la première édition date de 1626 pour durer jusqu’en 1915 ! Un best-seller pendant près de trois cents ans. "

http://bbf.enssib.fr/sdx/BBF/frontoffice/2007/03/document...

05/06/2007

Brezhoneg er votadegoù/Du breton dans la campagne électorale

Ar mintin mañ m'eus resevet al lizher get paperioù an dud war ar renk en Hen Bont evit bout kannad. Unnek a zo met daou hepken o deus lakaet un nebeut brezhoneg barzh o "profession de foi", pe war o skritelloù : ar re PC (Gérard Perron, maer an Hen Bont, ha Christian Perron, maer Guéméné sur Scorff-bro an andouillhen). An daou a zo ivez kuzulerion meur. "Ganeoc'h, evit cheñch an traoù". Brav eo  ar frasenn, met setu tout. Netra all war ar brezhoneg, ar yezhoù rannvroel, ar skolioù divyezhek (unan hepken en Hen Bont)... Dister eo memestra, evel stad ar brezhoneg en Hen Bont, evit lâr ma sonj...

Muioc'h a zo get ar re C'hlas, a zo war ar renk get an UDB, Union démocratique bretonne. "Chañj a ra ar bed; chañjomp ar bed get Breizh glas, skoaz doc'h skoaz, emren" eme Michel Rolland, kuzulier ker en Hen Bont. Martine Auffret, ag an UDB, a zo e "suppléante". Labourerez douar eo e Cléguérec, hag he añv a zo just a-dreist d'an destenn-se e brezhoneg : 

"Chajomp ar bed !
Talet e vo pa vank ar petrol, pa ya dour ar fallaat, en arvar pet loen, pet plantenn ? Pas a ra un dazont dougapl dre implij nebeutoc'h an energiezhoù a ya da hesk, nebeutoc'h a girri-samm, muioc'h a hent-houarn.
Labour d'an holl :
Dre ober get an avel, an heol, ar c'hoed (...) 500.000 post-labour, dre sevel un million lojeris HQE, ur radio tele e daou yezh, ul labour douar nevez : tachenoù vihanoc'h, muioc'h a dalvoudegezh oc'hpennet.
Ur Vreizh wir : Naoned e-barzh, ar brezhoneg anzavet.

Un Europ a harz doc'h an uzinioù a achap."

N'int ket fall ar sonjoù kinniget e brezhoneg, met un nebeut farioù a chom memestra, ar pezh a zo domaj evit ur skritellig kaset da razh ar sitoianed : ar yezhoù a zo div, ha pas daou, da skouer... Ha ne gomprenan ket ar frasenn a grog get "Talet..." Ma peus-c'hwi komprenet, larit din (dre "commentaires").

Netra e brezhoneg, pe a zivout ar brezhoneg, barzh skritell ar c'hannad, paotr ar "majorité présidentielle, Jacques Le Nay, ha netra ivez war skritellig paotr ar PS (an aotroù Bageot, maer Zinzag-Lokrist). Netra a enep ivez, nemet barzh skritell Lutte Ouvrière get ar frasenn-se : "Face à la situation dramatique à laquelle sont confrontées les clases populaires, les particularismes ne sont pas de mise", evel rezon !

Bec'h ha suspense a zo barzh al lodenn-se ag ar Morbihan rak Segolène Royal 'doa tapet 52 % ag ar mouezhioù ha muioc'h a 50 % barzh razh kantonioù ar "circonscription". Tomm e vo evit ar c'hannad Le Nay met n'eo ket gouniet an traoù evit ar re a gleiz memestra rak n'eus den ebet all war ar renk a zehoù (nemet strolladoù bihan get tud dianavet : MNR, MPF, FN...). Le Nay a c'helehe gouniet disul kentañ dija... Ma z'eus un eil dro, ne vo ket aes getan alkent.

Hennebont : un peu de breton sur les professions de foi et les affiches 

J'ai reçu ce matin les professions de foi des candidats à l'élection législative de la sixième circonscription d'Hennebont. Le breton y fait une petite apparition sur la profession de foi des candidats du Parti communiste : "Ganeoc'h, evit cheñch an traoù" ("avec vous pour changer les choses". Le maire d'Hennebont, Gérard Perron, est candidat avec comme suppléant Christian Perron, son homonyme, maire de Guéméné-sur-Scorff. A part ça, dans la profession de foi, rien d'autre sur la langue bretonne, les écoles bilingues, la réunification de la Bretagne... Netra ! Un peu comme la place du breton à Hennebont : quelques mots sur de quelques panneaux, et c'est tout. 

medium_verts188.3.jpgLes Verts-UDB font plus, avec tout une colonne de texte en breton pour le développement durable, un télé et une radio bilingue, Nantes en Bretagne, la reconnaissance officielle de la langue bretonne, etc. La citation est dans la partie bretonne de cet article, mais il me semble qu'il reste quelques grosses fautes. J'avoue même ne pas bien comprendre la première phrase. Les bretonnants qui fréquentent Rezore m'aideront peut-être. Dommage, pour un document envoyé à tous les citoyens. Bel effort quand même (et rare)...

Michel Rolland est le candidat vert et sa suppléante est Martine Auffret, agricultrice bio, Union démocratique bretonne.

Le suspens est de mise dans la circonscription car Ségolène Royal y a obtenu 52 % au second tour, alors que le député sortant,  Jacques Le Nay, représente la majorité présidentielle. Mais il  n'a personne face à lui à droite, sauf quelques petits candidats (MPF, MNR, FN...), souvent inconnus dans le coin. Il peut donc espérer ratisser large dès le premier tour et, qui sait, passer dès dimanche prochain. Cependant, en cas de second tour, les jeux restent ouverts.

Candidatures multiples
Le journal Le Télégramme (dimanche 03/06) a publié un article montrant l'intérêt économique des petites formations à multiplier les candidatures. Mais il n'est pas sûr que ce type de procédé serve la démocratie et la crédibilité des institutions... Dans les professions de foi (cinq sont des documents nationaux), je n'ai rien vu contre les langues et cultures régionales, sauf peut-être dans celle de Lutte Ouvrière : "Face à la situation dramatique à laquelle sont confrontées les clases populaires, les particularismes ne sont pas de mise". Prolétaires de tous les pays, unissez-vous derrière Arlette !... Mais dans quelle langue ? La française bien-sûr, Arlette en parle-t-elle une autre ?

Christian Le Meut

Le blog du Conseil culturel de Bretagne publie les réponses de candidats à un questionnaire sur la langue, la culture bretonne, etc; notamment celle de Jacques Le Nay et Gérard Perron.

www.kuzul.info